Il était environ 22 heures quand Akimitsu revint dans sa chambre. Il claqua la porte de toutes ses forces et se posa sur son lit. Pour une fois, il ne souriait plus. Il bouillonnait de rage mais faisait tout pour se retenir. Finalement, il craqua et hurla d'une voix qui fut sûrement entendue dans tout le bâtiment :
- MAIS QU'EST-CE QUI T'A PRIT ?!!!
- Je ne peux pas travailler correctement avec un demi-cerveau.
- Tu as vu ce que tu as fait?! Grâce à toi j'ai perdu ce mec et le livre! Si je pouvais te frapper tu serais déjà à l'hosto.
- Bla bla bla Monsieur est pas content. Et puis j'ai fait que lire ce qu'il y avait de marqué sur ce foutu livre. Me prend pas la tête.
- Pfff...Attends, tu as fait que lire? Ça veut dire qu'il y avait vraiment écrit ça?
- Bah oui crétin, tu penses que j'aurais inventé ça juste pour t'attirer des ennuis?
- Sincèrement, oui. Mais bon, ça veut dire qu'il y a un message caché dans ces symboles...Symboles...Mais oui, bien sûr!
Akimitsu fonça dehors et revint dans sa chambre essoufflé, portant dans ses bras de nombreux dictionnaires de langue ancienne. Il les posa sur la table, prit un pinceau, de l'encre, une feuille et se mit à recopier de tête le plus minutieusement possible la page du livre d'Ichiro. Il y passa un peu plus d'une heure (dont environ un quart d'heure à regarder dans le vague sans penser à rien) mais finalement, cette reproduction était plutôt fidèle. Il observa rapidement la dernière partie du message et ouvrit le premier des dictionnaires.
- Il faut trouver des symboles homologues ou en partie homologues dans tous ces dictionnaires...Ça va être long.
Et en effet, ce fut long. Il passa des heures de sa nuit à chercher frénétiquement des mots semblables dans toutes les pages de tous les livres. Parfois il y avait des mélanges de plusieurs symboles de deux langues différentes, parfois il y avait le même symbole dans deux langues différentes, mais à force de jugeote et de persévérance, le travail avançait. Lentement, certes, mais Akimitsu savait qu'il ne lâcherait pas avant d'avoir finit. Il retranscrivait chaque symbole en kanji puis en romaji et dans différentes langues étrangères. Parfois la phrase semblait absolument incompréhensible mais elle se construisit peu à peu.
Vers 4 heures et demi du matin, Akimitsu releva enfin la tête de son bureau. Il avait de grandes cernes, un teint pâle, ses yeux se fermaient par intermittence sous le poids de la fatigue. Il fixa le mur en face de lui pendant environ trente secondes, revint à lui et dit d'une voix faiblarde "J'ai réussi" avant de s'endormir sur place.